LE MONDE DES ARTS    24-04-89
  
               THEATRE


  Il faut avouer que les dialogues
  déconcertants des deux dernières
  pièces de Piotélat peuvent effrayer
  le spectateur peu averti. Elle nous 
  transporte dans un monde hallucinant, 
  où l'on hésite constamment entre
  l'angoisse totale et l'énorme éclat 
  de rire. Sans doute était-ce le but 
  recherché, et elle maîtrise maintenant
  tout à fait une technique, un 
  mode de pensée, un art de la tension
  dramatique, de la rupture et de la 
  chute, que nous avions déjà reconnus
  dans ses premiers essais (nouvelles 
  de science-fiction). Mais ses 
  dernières oeuvres sont nettement plus
  affirmées et percutantes. Lorsqu'on
  a découvert les clés, le message 
  devient clair, et du dialogue délirant
  émerge une vérité essentielle que
  l'imaginaire de Piotélat nous impose,
  selon les instants, avec violence
  ou avec une feinte naïveté.
  Si Piotélat ne sombre pas trop vite
  dans la folie que son génie lui fait
  sans cesse côtoyer, elle deviendra 
  un des plus grands écrivains de l'an
  2000.


           M.N.V