Qui suis-je ?

La seule chose digne d'intérêt pour un extraterrestre concerne ma troisième enfance. J'ai accompagné le capitaine Albator (qui en fait se nomme Harlock) à bord de l'Atlantis (c'est-à-dire l'Arcadia).
C'est la faute au père de Stellie (qui en fait s'appelle Mayu) si depuis l'âge de 7 ans je rêve de construire des vaisseaux spatiaux. Il a suffit d'une licorne pour faire rêver la vie et vivre le rêvé.
C'est la faute au premier ministre de la Terre et à son incapacité si je suis devenue anarchiste, et si tel Zarathoustra je ne vois les politiques que comme des comédiens sur la place publique. Enfin, j'essaie de ne pas trop jouer les chasse-mouches, et de n'imaginer la Terre que depuis Sirius.
C'est la faute d'Alfred si je passe mon temps à bricoler des maquettes d'avions, de fusées, de vaisseaux en carton, et même d'extraterrestres.
C'est la faute d'Emeraldas si je crois que demain sera féminin et si j'adore me battre seule pour de grandes causes, faire la chasse aux mesquineries, aux injustices et à tout ce qui est superficiel.
C'est la faute aux sylvidres, ces extraterretres végétaux, ces redoutables guerrières, si je me passionne pour SETI et la science-fiction.

Des dix premières années de ma vie, il ne me reste aussi de rares souvenirs purement terrestres, preuve qu'il arrivait que mon imaginaire ne soit pas à bord de l'Aracdia. J'ai passé quelque temps au pays du grand Meaulnes. Et puis, quelle surprise d'apprendre que l'étoile du berger était une planète !
Il faut croire le célèbre psychanalyste Joseph Sigward lorsqu'il dit que les expériences qui ont marqué nos jeunes années conditionnent le reste de notre vie.

Et dire que tout cela, Marie-Noelle Vuillot, professeur de mathématiques au lycée Henri-Vincenot de Louhans, l'avait déja vu lorsque j'étais en classe de terminale ! Après qu'elle ait exprimé par mégarde son regret devant le manque de poésie de nos copies, nous avons laissé libre-cours à notre imagination sur le fond et la forme de nos devoirs.